samedi 25 février 2012

Aujourd'hui, j'ai fait ma première dégustation dans un restau !

Aujourd'hui est à marquer d'une pierre blanche (1). J'avais rendez vous dans un restaurant afin de faire déguster au nouveau patron nos vins.

8h: prise de mes fonctions au bureau, je suis zen, étonnamment, je fais la liste de ce dont je vais avoir besoin et réunis donc tire bouchon, 3 bouteilles finement choisies avec mon guide, mon porte-vue avec tous les papiers éventuellement nécessaires (tarifs de livraison, description des cuvées, carte de visite, calculatrice, etc...). hummm, je crois que j'ai tout.

8h40 : je suis en train de relire les fiches descriptives des 3 vins que j'apporte, question de retenir avec quels cépages ils ont été faits et deux, trois détails techniques.

8h43 : coup de téléphone de mon guide pour me dire de ne pas stresser, que tout va bien se passer, qu'il faut que je sois moi même et que je parle du vin avec mon feeling habituel et mon empathie naturelle et que je laisse parler le restaurateur.

8h44 : je note les conseils, mais suis toujours confiante: le restau prenait déjà de notre vin, je contacte juste le nouveau propriétaire pour voir si ça l'intéresse de poursuivre avec nous. Je ne saurai dire pourquoi mais ce fait là me rassure et me donne confiance, comme si le terrain était déjà connu.

8h46 : re-tel : toujours mon guide pour me dire qu'un client (faisant partie de la famille et lecteur assidu de ce blog, coucou mister M. !) passera vers 10h chercher une commande. OK, ... enfin non, parce que moi, à 10h15, je dois partir pour mon rdv.

8h48 : je rappelle mister M. pour lui dire de passer un peu avant. Tout est bon.

8h49 : je mets à jour nos plaquettes car on a mis en bouteille une nouvelle cuvée

9h18: je change les cartouches d'encre de l'imprimante afin de pouvoir imprimer les dites plaquettes.

9h23 (les mains de toutes les couleurs), re-tel : c'est mon guide qui me dit que ca va aller, que je ne dois pas stresser, que je vais y arriver, etc, etc...

9h25: MAINTENANT JE STRESSE ! (c'est malin, ça)

Ensuite mister M passe prendre sa commande, papoti papota qui me change un peu les idées et à 10h (un peu en avance), je suis assise dans mon camion prête à affronter (euh, rencontrer) le restaurateur.
J'ai environ 45 minutes de route, j'arrive un peu en avance et me prend un café dans une brasserie toute proche. Tout va bien.

11h : l'entretien commence.
Il commence par me dire qu'il a un ami vigneron dans une autre appellation et qu'il va faire affaire avec lui (oups, ça commence mal), je ne me laisse pas déstabilisée et lui parle de notre domaine, des trois vins que je lui ai amené... Première question de sa part "que commandait mon prédécesseur ? " (mince ! le détail bête que je n'ai pas pensé à regarder , quelle idiote !) Je repense alors à la phrase de mon guide "sois naturelle" et là, je dis au client "écoutez , je vais être honnête avec vous, vous êtes mon premier restaurateur pour une dégustation, parce qu'en a fait, ça ne fait pas longtemps que je suis dans le métier blabla blablabla ..." attention, je ne lui ai pas raconté ma vie, c'était un échange intéressant !
En tous cas, je ne sais pas si ça a sensibilisé la serveuse ou si c'était juste du professionnalisme, mais elle a commencé à se manifester par des "ce vin, les clients nous le réclament, on l'a plus depuis quelques semaines, et celui là aussi et en rosé aussi", ok, deux, trois phrases bien placées (merci de votre soutien madame la serveuse même si ce n'était pas volontaire)
11h40: je pars du restaurant, une commande de 150 bouteilles dans mon sac, et en plus, faut que je farfouille au vignoble s'il n'y a pas des photos qui trainent car il refait la déco.

11h42: je suis dans mon camion, le sourire aux lèvres et pas peu fière de cette première dégustation .
Je reste consciente que même dans le commerce, c'est peut être la chance du débutant ! Nous verrons bien combien de temps cette "chance" me tient !







1. marquer d'une pierre blanche, d'où ça vient ?
En France, sous l'Empire, la participation au service militaire pouvait être volontaire ou tirée au sort. Ainsi, le futur soldat plongeait la main dans un sac rempli de cailloux noirs et blancs. Si la pierre retirée était noire, il devait alors partir au combat, ou bien payer un autre homme moins riche que lui pour qu'il le remplace. Si à l'inverse la pierre était blanche, alors il était exempté de service militaire. Il pouvait donc se souvenir longtemps de ce jour heureux où le caillou blanc lui avait évité la mort. Depuis, on utilise cette expression lorsque l'on souhaite figurer que l'on se souviendra longtemps d'un événement important à nos yeux.

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