jeudi 29 septembre 2011

Jour 16

Jeudi ... il devient déjà plus difficile de se lever...
Au programme d'aujourd'hui, peaufiner la préparation des salons qui commencent à la fin du mois prochain. Donc, après un bonjour à Marie avec un brin de nostalgie (snif, avant dernier matin...) et hoooooooo, mais qu'est-ce que c'est ? un petit cadeau ? pour moi ? re-snif... un jolie petite poule avec une bonne bouille "pour te rappeler qu'au milieu des coups de fil pénibles, y'en a toujours des bons et qu'il ne faut pas se décourager !" merci, Marie!
bref, remettons nous au boulot. Alors alors... par quoi je commence ?... ok, finir de lister les particuliers à qui on va envoyer des invitations pour les salons.
Petit problème d'arithmétique : Sachant que la poste permet d'envoyer du publipostage par lot de 400 enveloppes (pas une de plus, ni de moins), et que j'ai un salon en bretagne où j'ai 87 clients à relancer, que dans notre second salon dans le nord, nous avons 347 personnes à inviter... que 15 jours plus tard, nous avons un autre salon à l'opposé de l'hexagone où nous aurons 328 invits à faire passer... comment je fais ?
allez vis ma vie de commerciale apprentie et fais donc le calcul ! (je commence à fatiguer moi !)
Bref, je m'en sors, je vire certaines adresses, je vais compléter des envois les uns avec les autres mais le problème étant que les derniers concernés par les salons vont recevoir leur courrier beaucoup trop tôt et qu'ils risquent d'oublier de nous contacter d'ici là !
Ce qui marqua ma journée fût l'image de ma commerciale en face de moi, bossant main dans la main (c'est une image bien sur et vous allez vite comprendre pourquoi ce n'est physiquement pas possible !) pour: imprimer les courriers, les plier en trois parties égales (et hop, un peu de géométrie au passage), les glisser dans une enveloppe au préalable imprimée (yes !!! je maitrise le publipostage et l'impression d'adresses en partant d'un document excell... enfin, presque -parce qu'on a dû se taper à la main les 158 codes postaux de la belgique ! - et que mon guide m'a dit, une fois que j'avais fini mon pliage, "mais, c'est pas tout à fait comme ça qu'il faut faire -il prend quand même quelques pincettes avec moi- tu vois, le haut du courrier, il doit être visible quand tu sors la feuille de l'enveloppe..." ah oui... c'est mieux, mais je refais pas tout hein ??? non, juste faudra s'en rappeler pour la prochaine fois !), tamponner les invitations, les glisser également dans l'enveloppe et enfin, retirer la bande de papier blanc (qui fait comme les artichauts: ça prend plus de place après les avoir utiliser qu'avant !) qui frisotte sur la table et se colle partout par électricité statique, et enfin faire des jolies piles et ranger ces enveloppes dans un carton et hop, en haut de l'armoire en attendant leur départ dans 10 jours.
Oui, je sais, j'ai anticipé grave sur ce coup là, mais maintenant que je sais que ma commerciale s'en va et que je vais devoir redoubler d'activité, et bien, je suis bien contente que ce soit fait !
J'ai également épluché les hébergements autour des salons... Où mon guide va-t-il bien pouvoir dormir pour pas cher afin de lui épargner les hotels barquettes en plastique au doux noms de voitures de course ?  pfftttt... chambre chez l'habitant.. on m'avait parlé d'un site avec des chambres à moins de 25 euros... oui, ça existe, mais apparemment, le site n'est pas encore assez connu et du coup, ben, y'a rien dans les régions recherchées.. chambres d'hôtes ? ma parole, ça revient plus cher qu'un hôtel... Bon, ben, l'hotel en plastique c'est pas si mal peut être... j'vais essayer d'en trouver un au bord de la mer... c'est pas gagné ! ok, je me le garde pour demain ça !

mercredi 28 septembre 2011

L'annonce

Aujourd'hui, un post un peu spécial...

A 8h 07, ce matin ...



Ma réaction externe : 

MA REACTION INTERNE :
Voilà, c'est toujours pareil ... On rencontre de Jolies Personnes, on s'y attache et pouf... elles tracent leur route... Mais n'est-ce pas justement pour ce courage là qu'on les trouve jolies ?

Alors, je dédicace cette page à Marie: bonne continuation à toi Marie, que ton chemin soit semé de beaux cépages et de grands crus, que ta route soit aussi fleurie que les vignes au printemps !

lundi 26 septembre 2011

Jour 15

Depuis vendredi, c'est préparation des salons.
Définitions d'un Salon : beaucoup moins confortable que celui de la maison, le salon des grands espaces (espace expo, gymnase ou bout de trottoir en plein air) permet à des professionnels ou à des particuliers (voire les deux simultanément !) de rencontrer des personnes dont le métier principal n'est pas forcément de vendre leur production (on les appelle des artisans la plupart du temps).
Ces lieux de rencontres, avec un meilleur rendement que les meilleurs speed dating "Bonjour, je voudrais goûter votre vin, le rouge là... j'aime / j'aime pas (rayer la mention inutile), merci , au revoir" se déroulent de 10h à 20h la plupart du temps. Mon guide me raconte que parfois il y a mieux comme rencontre: du public qui s’intéresse vraiment à ce qu'on produit, à notre manière de faire, à l'humain qui se fait souvent oublier dans la naissance de ce doux breuvage convivial... Et parfois il y a pire "J'veux goûter celui là, tu peux en mettre plus ? c'est bon, comment tu veux que je me rende compte avec si peu de vin dans mon verre ?!? (hic) " (apparemment "Bonjour" ne fait plus partie du vocabulaire après quelques verres.)
Mais passons sur ces évènements, je vous les conterai en détails lorsque je les aurai vécu.

A ce jour mon quotidien tourne autour de leur préparation: Octobre et Novembre : 4 salons (tous les week end évidemment), donc on anticipe car il y a aura trés peu de jours entre chaque (départ pour un salon en général le jeudi, pour installer le stand avec arrivée des premiers salonneurs/ salonnniers/ salonnistes (entourez la bonne réponse si elle existe) le vendredi. Accueil, sourire, enchainer, s'ennuyer, discuter, échanger, dormir un peu et repartir de même le samedi, puis le dimanche (parfois même le lundi). Démonter le stand, remplir le camion, faire la route, arrivée le mardi soir). Quand vous devez repartir le jeudi pour un autre salon, vous imaginez le rythme.

Donc en amont, pour optimiser notre venue aux quatre coins de la France (ben oui, si c'était à côté ce ne serait pas drôle), il faut prospecter. Donc, mon travail en ce moment est de:
- préparer des courriers, personnalisés pour chaque salon , et pour chaque lieu, il y a différentes formulations:
pour les particuliers (vous, moi, eux ...), pour les professionnels (cavistes, restaurants, grossistes...), pour les particuliers avec invitations, pour les pro avec invit'...
- ensuite, c'est bien beau d'avoir un courrier mais encore faut il savoir où l'envoyer. La technique:
situer le département sur une carte (on en a une belle accrochée au mur avec des punaises colorées indiquant les villes où on se déplace), relever ce département et ses limitrophes, rechercher dans l'annuaire, sur le net etc... les professionnels qui pourraient être intéressés par nos produits (et les appeler pour prendre la température). Copier leur coordonnées dans un fichier excell ( permettant une impression des enveloppes de manière automatique, on n'est plus au moyen âge quand même !), relever également les particuliers dans notre fichier client.
Donc ceci pour 4 destinations différentes.
Pour aujourd'hui, c'est déjà pas mal (sachant que nous n'avons pas mis à jour tous nos fichiers clients, j'ai de quoi faire encore cette semaine !)

Faire toutes ces tâches nécessitent d'avoir un lieu de travail confortable et on commence à être un peu  à l'étroit dans ce bureau... Avec ma commerciale, prise d'une envie -pas si soudaine que ça- de changer d'horizon, nous avons entamé ce matin un grand chantier de réaménagement du bureau: élaboration d'un plan afin de voir les possibilités (bon, ok, comme on avait pas de mètre, on a mesuré les meubles avec le fil de la souris et bien, ça marche trés bien !), poussées et tirs des meubles (2 ENORMES bureaux, si, si, j'vous jure !, 2 armoires et autres accessoires divers plus légers), bon forcément un balayage/ serpillage s'impose... et que fait-on pendant que ça sèche ? On ne peut plus nous arrêter, telles deux envoûtées par l'esprit des déménageurs bretons, nous voilà en train de saisir l'étagère de métal blanche qui attendait depuis une semaine d'être montée. Et clac on fait passer les vis dans les trous et ziiip, du bout des doigts, le boulon roule.  "fixer les équerres pour plus de stabilité", pffft, n'importe quoi ! (en plus, on ne sait pas vraiment où les mettre ces équerres), on lève l'engin, emplies de fierté et là telle la Tour... de Pise... notre étagère penche dangeureusement. Comme le fait trés justement remarquer ma commerciale "elle est pratique cette étagère regarde, on pourra se passer les documents sans se lever tellement elle est flexible à gauche... à droite..." Gros éclats de rire et on fixe les équerres QUI NE SERVENT A RIEN puisque qu'elle penche encore quasiment autant. Bon, on va se passer de l'étagère ...

Ah tout de même, qu'il est aéré notre bureau réaménagé! On s'est installé une petite table avec la cafetière et la boîte à sucrerie ... manque plus que des stickers aux murs et mon guide ne se sentira plus chez lui ... Faut dire, je commence à en prendre de la place moi ici et je dois l'avouer, ça me plait bien !

jeudi 22 septembre 2011

Jours 13 et 14

Mercredi, avant c'était la journée repos... enfin, la journée des enfants... les activités à gérer, la journée qu'on passe à se dire qu'on devrait préparer sa classe dès le matin pour être tranquille alors que lorsqu'on se décide (vraiment) à s'y mettre ... ben , c'est comme d'habitude, il est 21h28 ..
Aujourd'hui mes mercredis sont tout autre et finalement l'idée de se dire que c'est un jour travaillé comme un autre et bien, ça pousse à faire ses tâches dès le matin : l'avantage, c'est qu'à 21h28, je peux faire autre chose !
Comme par exemple: dormir parce que je suis bien fatiguée par le labeur de ma journée !

Mais arrêtons de nous lamenter ! Les deux derniers jours furent plutôt constructifs : je me suis concentrée sur le gîte. Ayant reçu le dossier de l'organisme auquel on va adhérer afin de nous accompagner dans cette aventure, j'ai réaménagé la terrasse afin de faire de nouvelles photos (lorsque la conseillère de l'organisme en question était passée, il pleuvait... pour les photos extérieures, c'est quand même pas le top "venez en vacances chez nous... il pleut !" donc, re-photo... liste des derniers achats à effectuer (une planche à repasser ? pourquoi faire ? ah oui, il y a beaucoup de gens qui repassent leur linge encore... même en vacances ? roooh, et moi qui ne le fais pas le reste de l'année !)... et papiers plus officiels : permis de construire, déclaration en mairie du meublé de tourisme et je m'étonne : ces tâches administratives, en règle générale, errent sur mon bureau comme des âmes en peine, attendant que je daigne leur porter un regard et là, dans le cadre de mon travail, je vois, j'attrape, je gère, je me déplace, je téléphone et hop, en moins d'une heure tout est fait (il ne manquerait plus qu'un petit effort pour l'appliquer à ma vie personnelle et ce serait parfait -mais bon, chaque chose en son temps !).
Ah si seulement demain, j'avais le temps de finir le boulot sur le gîte: à savoir faire le shopping des derniers élèments manquants: oui, acheter un porte manteau, une planche à repasser et une carafe à décanter peut être trippant (quand ce n'est pas avec sa carte bleue !)
Mais demain, je crois que la comptable m'attend pour la suite de mes leçons... et je serai au rdv car elle est vraiment adorable et mes achats professionnels compulsifs attendront un peu (ce qui enlevera leur caractère compulsif, j'espère qu'ils ne m'en voudront pas.)

Ps: je n'ai pas encore eu l'occasion de reconduire le chariot élévateur, mais je garde espoir !

mardi 20 septembre 2011

La maîtrise des engins

 Le chariot élévateur :




L'aspirateur (ben, oui, faut savoir être polyvalent !):


lundi 19 septembre 2011

Jour 12

...comme un lundi ! Que l'on soit dans les vignes, dans un bureau ou dans une classe, le lundi est toujours le jour qui arrive trop vite après le week end !
Programme du jour : pas trop d'administratif à gérer , alors on décide de se lancer avec ma formatrice commerciale Mariiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie (parce que oui, ça y est, je lui ai demandé et elle m'a dit "bien sur que tu peux citer mon prénom !") dans de l'étiquetage. Allez zou, c'est parti, l'étiqueteuse n'a plus de secret pour moi : et zou les capsules, et zou l'installation des étiquettes et zou test avec la première bouteille et zou 5 étiquettes qui se collent dessus au lieu d'une... et merdzou... pourquoi ça fait ça ? Ah oui, j'ai pas passé le ruban support des étiquettes dans le petit machin, là, planqué derrière le truc ... ok ! c'est reparti ! 1 bouteille, 2 bouteilles...ah non, celle ci est trop sale, il faut lui passer un coup d'éponge... et 3 bouteilles, 4 .... re-sale, re-éponge... 5... re-sale ... bon, on arrête, on sort deux éponges et chaque bouteille va être soigneusement lavée. 600 bouteilles plus tard, il est midi passé !  On reprend et hop, les bouteilles défilent sans (trop d') encombres sauf que... v'là ti pas qu'on tombe en panne de contre-étiquette (vous savez les étiquettes au dos des bouteilles -si on peut considérer que les bouteilles ont un dos !- qui racontent ce qu'il y a dans la dite bouteille) . Résultat : obligée d'arrêter ! et nous voilà à contempler toutes nos jolies bouteilles toutes propres, bien alignées , prêtes à être étiqueter... sur le sol... et c'est avec un grand regret, que nous les avons remises dans leur pallocks d'origine... snif...


LE POSITIF : c'est qu'il a fallu ranger le pallocks et je me suis lancée dans la conduite du chariot élévateur électrique ! si, mesdames et messieurs, je vous l'assure autant que la grappe de raisin pousse sur un pied de vigne ! Ah joie de l'invention du moteur , ravissement de ce guidon qui braque à 180 ° ! On se sent puissant, on se sent fort, on se sent précis et habile (avec encore quelques à coups je vous l'accorde, mais pour une première c'est pas mal du tout !) ... bref, le bonheur est dans le chai ! (et dès demain matin, je poste les images !)

Coupées dans notre élan d'étiqueteuses effrénées, Marie et moi repartons à des occupations plus... bureautiques pour Marie et plus... salissantes pour moi. Nous avions fait des travaux dans le clocal qui nous sert de stock et la salle (y compris le stock de cartons et bouteilles) était recouverte de poussière. Je m'arme d'un balai et dépoussière les cartons, quelque peu noyée dans un nuage qui fait bien tousser. Je pars ensuite à la recherche d'un aspirateur, j'en trouve un, assez ancien mais dont le look new-age me plait bien... je doute un peu de son efficacité mais ne lui dis pas, afin de ne point vexer l'engin qui, vu son grand âge , peut s'avérer susceptible. J'attaque , VROUMMMMMMMMMMM... étranges ces petits rouleaux en dessous qui ne font que tourner sur eux mêmes sans faire avancer l'engin, c'est un peu trop physique à mon goût, mais qu'à cela ne tienne, nos grands mères le faisaient bien, ne nous décourageons pas ! j'attaque une deuxieme ligne (oh que c'est beau, cette trace blanche , nickel !) et là, je m'apercois que ça n'aspire pas du tout, cela ne fait que frotter et repousser les saletés sur les côtés... ce ne serait pas une lustreuse ce truc ?
Comme quoi, il valait mieux que je devienne vigneronne plutôt que femme de ménage (oui, je sais reconnaître un chariot élévateur au premier coup d'oeil, et si c'est pas un signe ça !)

Le petit bonheur de ma journée fut la visite d'une amie au vignoble (pour prendre son stock de vin, 'vient pas juste pour mes beaux yeux non plus !) et j'ai réalisé là que c'était la première personne extérieure à me voir bosser dans mon nouveau décor, dans mon nouvel univers, dans mon élément...

Ah, elle est belle la vie !

jeudi 15 septembre 2011

Jour 11


Ah qu'il est bon ce jour où comme par magie (ah en fait non, c'est suite à notre lourde tache de prospection de lundi....)
AH qu'il est bon ce jour où par le fruit de notre travail, nous voyons les résultats pointer le bout de leur nez: aujourd'hui, le téléphone a sonné, des restaurateurs me rappellent, des particuliers se renseignent sur les promos du moment dont ils ont entendu parler (apparemment, ça tchatche grave entre chasseurs !) et zou, voilà que les BIb partent par dizaine ! Youpi, le cœur léger, j'accueille, je souris, je crée le dialogue "vous venez d'arriver dans la région, tiens donc, et d'où étiez vous avant ? du Var ? oh mais monsieur, figurez vous que j'ai grandi à Nice...ce qui m'a amené jusqu'ici ? ... oula c'est une très longue histoire... alors je raccourcis un peu... ah votre fille est instit à Nice ? tiens donc !" bref, de l'agréable, que de l'agréable... et même mes 5 cyclistes anglaises de l'autre jour sont revenues ! Toutes déçues car , comme elles repartent en avion, elles sont limitées en nombre de bouteilles ...
Mes objectifs de la journée sont vite accomplis (quelques coups de fils à passer et finir de mettre à jour notre fichier client... rien de bien méchant... en fait, il y a de moins en moins de choses nouvelles! j'ai l'impression d'être là depuis beaucoup plus que 11 jours !) Certes, ce n'est plus nouveau, mais je suis très très loin d'être une pro, donc je continue de questionner " Melle ma commerciale (oui, je sais, je ne lui ai toujours pas demandé si je pouvais la citer...) , que dis tu lors d'un premier contact avec un restau pour le démarcher ?" et là, elle me donne quelques pistes avec ces phrases qu'on adore du style "ça se fait beaucoup au feeling" (je comprends parfaitement ce qu'elle veut dire parce qu'avec les restaurateurs que je connais, je suis plutôt à l'aise, mais j'avoue que décrocher le téléphone et ne pas savoir sur qui, comment, dans quel état d'esprit... on va tomber... ça angoisse un peu. Elle dédramatise vite tout ça en me citant ces cours de commerce " sur 100 démarchages téléphoniques, un très bon commercial, verra se concrétiser ... roulement de tambour... 14 affaires (ah ouf, ça va mieux, je suis prête à affronter les 86 refoulages maintenant que je sais que c’est "normal")

Moment de détente, je me dis "tiens et si je retournais voir ma vieille amie l'étiqueteuse ?" il commence à se réduire le stock, profitons en ! J'installe la machine :
- mettre en route le compresseur qui envoie l'air comprimé qui lui meme pousse les capsules au dessus des bouteilles: ok... enfin non, l'aiguille de l'étiqueteuse ne monte pas ... mais où est l'interrupteur du compresseur -d'habitude il est tout le temps allumé, prêt à fonctionner !!! et mon guide qui est parti ce matin en salon à Paris.... je ne vais quand même pas l'appeler pour ça... HELP ! Je suis débile, ou aveugle... et non en fait, je ne devais pas chercher un interrupteur mais une sorte de robinet ... ok, ok...
- installer le rouleau d'étiquettes: ok (là, aucun souci, je deviens vraiment une pro !)
- préparer les cartons, allumer la scotcheuse: nickel
- mettre les capsules... les capsules (il m'en faut des rouges pour ces bouteilles là) ... les capsules ... ah, les voilà: non, celles ci n'ont pas l'étiquette des douanes dessus, ca ne passera pas... ah, les voilà ! et là j'ai l'ingénieuse idée de vouloir lire ce qu'il y a écrit en tout petit sur ces fameuses étiquettes des douanes ...et je lis 150cl en minuscule... étrange ça... oh punaise, ce sont des capsules pour des magnums ! ouf, j'ai évité la bourde monumentale ! ce qui ne m'arrange qu'à moitié car il n'y a pas de capsules rouges 75 cl ... grrrrrr
Étiquettes des douanes (obligatoire!)
Alors que tout est prêt, me revoilà à éteindre la compresseur, l'étiqueteuse, chercher mon sac (je vous rappelle le plan de départ et les kms parcourus), trouver mes clés de voiture, faire 15 kms, acheter des capsules et au passage, faire un peu de bricolage à la maison des vignerons indépendants - ben oui, la pauv' dame a une porte qui gonfle avec l'humidité, elle n'arrivait plus à l'ouvrir- bref , refaire les 15 kms, arriver sur le parking , recevoir mes deux clients sympathiques, saluer le patron, noter mes ventes (surtout ne pas les oublier sinon ca aggrave les dizaines d'hecto disparus d'hier !), et revenir enfin devant ma machine.
J'ai le temps de faire une dizaine de cartons... et d'autres clients arrivent...partis à 17h30 ...
- ok, ça ira pour aujourd'hui, je rééteins mme étiqueteuse, mme scotcheuse et mr compresseur, ferme le chai (après avoir chercher les interrupteurs...) et ouf, je me pose.

Ah, qu'il est bon de se poser après une bonne journée comme celle ci...

Demain, vendredi... au programme : étiquetage et préparation de commandes... le soir livraison... et si j'en profitais pour rester en ville et voir du monde ?

mercredi 14 septembre 2011

Jours 9 et 10 ...

Que le temps passe vite ici... Les tâches s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Vigneron est un métier qui me change énormément du métier d'enseignant sur un point en particulier. En tant qu'instit', vous avez un programme à respecter, une liste précise de savoirs à transmettre, comme dans beaucoup de profession : vous avez une mission, des objectifs, des tâches à accomplir. Ce que je découvre aujourd'hui est que dans la plupart des "autres métiers", on gère son temps comme on le souhaite pour réaliser ses objectifs, les seules contraintes étant la fatigue physique, la motivation qu'on y trouve et l'énergie qu'on veut bien y développer. En tant qu'enseignante, ma journée avec les élèves était limitée par les sonneries des récrés et l'heure des "parents", la fatigue et les limites de concentration des enfants m'obligeaient à limiter ma transmission des savoirs.
Aujourd'hui, j'ai un métier où je peux travailler jusqu'à l'épuisement sur une seule journée. Lorsque je commence une tâche, j'aime autant la finir. Il va falloir que j'apprenne à me limiter pour tenir sur la longueur.
Bon, mais parlons de choses moins sérieuses : l'étiqueteuse est réparée ! Ah, quel bonheur ! et zou, quelques vieux millésimes bien rangés dans leurs cartons et zou, du rosé à nouveau disponible !
Le contact avec les clients se fait de plus en plus facilement. Il me manque encore quelques connaissances (qui me permettront d'être plus spontanée "oui, telle cuvée... on y trouve du sauvignon et du sémillon.." et pas "oui... telle cuvée ... -ne quittez pas ( tout en appliquant la main sur le combiné) ... Melle ma commerciale (dès que j'ai son autorisation, je glisserai son prénom parce qu'en vrai, je l'appelle par son prénom ! si, si !) je reprends donc : melle ma commerciale, y'a quoi déjà dans telle cuvée ? ... ah oui, ok, merci .... oui, monsieur, excusez moi pour l'attente... du sauvignon et du sémillon !"

chapitre commercial : encore des progrès à faire, mais j'avance et éprouve moins d'appréhension face à la prise de contact (appréhension qui sera réduite d'autant que mes connaissances seront plus grandes !)

Chapitre gestion / compta :Les chiffres me font de moins en moins peur (comme quoi, c'est toujours pareil, c'est l'inconnu qui nous effraie et dès qu'on apprend à se connaître, y'a pas à dire, on a de belles surprises !)
Encore beaucoup à apprendre dans ce domaine bien sûr, mais je ne le vois plus comme quelque chose d'insurmontable. Ce matin, j'ai passé la matinée le nez incrusté dans un grand registre de papier. défi du jour: vérifier les stocks car entre le stock que nous possédons théoriquement et le stock réel, et bien il y a plusieurs dizaines d"hectolitres de vin de différence...(sachant qu'un hectolitre = 100 litres, je me dis que l'erreur va vite être trouvée, on ne fait pas disparaitre plusieurs milliers de bouteilles comme ça... ) et bien apparemment si...parce que pour l'instant, le mystère reste entier mais cette expérience d'épluchage m'a permis de comprendre des rouages que je ne développerai pas aujourd'hui, de peur de vous endormir complétement.



Chapitre langues étrangères appliquées au terrain:  malgré le joli "lexivin" ( à savoir dico francais-anglais spécialisé dans le champ lexical du pinard), je croise les doigts dès que des étrangers arrivent afin qu'ils parlent français : ouf, les 5 anglaises débarquant à bicyclette hier apres midi maitrisaient mieux ma langue que moi la leur! et me voilà en train d'animer ma première dégustation, toute seule, comme une grande avec en prime une visite du chai ! Bon, elles n'ont rien acheté mais c'est sans doute parce qu'elles étaient en vélo et que il faut l'avouer... c'est pas bien pratique tout de même...

Note pour plus tard : penser à prendre un peu de temps pour moi, genre savoir arrêter ma journée de boulot à un moment donné. Et allez, soyons fous, ce soir, je ne me plongerai pas dans la lecture du "vin pour les nuls" (si, ça existe !) mais dans un ouvrage qui n'a rien à voir... comme ça, pour changer !

lundi 12 septembre 2011

Jour 8

Je sais, je sais, y'a pas eu de jour 7 ... Il a bien eu lieu dans ma vie pourtant et il s'est plutôt bien passé si mes souvenirs pré-week end sont bons. Et puis, il y a eu le repos (un peu...) pour repartir de plus belle aujourd'hui et puis, vous savez ce que c'est , quand on sait qu'on a le temps, on traîne, on préfère bien se poser pour écrire et puis le temps passe et on s'aperçoit à la fin du week end qu'on a rien fait.

Aujourd'hui, peu de choses inscrites à mon planning... ranger de la vaisselle dans le gîte, relancer quelques restaurants, travailler sur une plaquette pub ... je pensais du coup avoir le temps de faire un peu d'étiquetage (mais l'étiqueteuse étant toujours en grève, je renonce vite! Dans tous les cas, il va falloir que des bouteilles soient capsulées et étiquetées et si mr. le réparateur ne daigne pas pointer son nez d'ici peu, je vois déjà les belles après midi ensoleillées enfermée dans le chai, un lot de bouteilles devant moi et des étiquettes plein les doigts !)
Mais tel n'était pas mon lot aujourd'hui, le Seigneur des BIB en a décidé autrement !
BIB = Bag In Box, descendant direct de son ancêtre le cubi, qui a la fâcheuse tendance d'altérer le vin qui s'y trouve lorsqu'on l'y laisse trop longtemps (mais en règle générale, c'est trés pratique et économique !)
Aujourd'hui, donc, il a fallu réfléchir à ce qu'on allait bien pouvoir faire de ce lot de 150 BIB de 10 litres chacun de vin rouge, blanc ou encore rosé ! Olé ! Ce n'est pas notre meilleur cru il faut l'avouer et donc impossible de le proposer à notre nouvelle clientèle (pour l'image du vignoble, on dispose de mieux !), et nous voilà donc à chercher... qui est-ce qui peut bien être intéressé par du vin de moyenne qualité par dizaine de litre ? (nous sommes encore preneur d'idées !) nos premières réponses furent : les relais routiers, les associations étudiantes et les chasseurs ! Oui, je ne suis pas fière de tomber dans de tels stéréotypes, mais n'empeche, les seuls BIB qu'on a réussi à vendre aujourd'hui, sont destinés à des chasseurs (de là à dire qu'ils sont mes nouveaux amis.... non, faut pas éxagérer quand même !)

Je ne voudrais pas vous épuiser par votre lecture... ma journée m'a tellement pris d'énergie que j'ai l'impression que mes mots eux mêmes pèsent 3 tonnes .
Mais une chose est sûre : même après une journée pareille, je préfère encore être à ma place ... plutôt qu'à ... celle d'avant !

jeudi 8 septembre 2011

Jour 6

Aujourd'hui, c'est jeudi, c'est croquis !


 C'est vrai... sans doute un privilège d'habiter sur place, on se dit qu'on a toujours le temps d'arriver, qu'on est "large" (et bien, en fait, c'est pas vrai... mais j'ai quand même le temps de boire mon café ...)
Aujourd'hui, un projet se concrétise ... le gîte prend vraiment forme (parce que, en fait, je n'ai pas commencé à  travailler sur ce projet il y a 6 jours... non, non, non, je menais une double vie avant "instit-décoratrice d'intérieur" que ça s'appelle ! A présent, je découvre vraiment ce que le mot polyvalence veut dire.
Mais je m'étais promis de ne pas vous assommer de texte ce soir (je pense à mes anciens collègues qui doivent encore préparer leur classe pour demain -je ne dois pas trop les distraire de leur tache, ils y arrivent bien souvent très bien tout seuls ! (je faisais partie de cette espèce là évidemment))
bref, un moment fort de ma journée :


Je profite de cette petite anecdote de ma journée pour remercier les 4 membres de ce blog! yes ! et vous tous qui me lisez, ça m'encourage à poursuivre l'écriture de mes petites histoires.

mercredi 7 septembre 2011

Jour 5

Plus rien ne va... mon rythme biologique est totalement perturbé ... alors que j'étais en pleine formation sur la tva (et oui, ce soir, je sais enfin ce que veut dire "récupérer la tva" !!!), j'ai eu un fort besoin d'une pause (le besoin du genre "mon corps réclame un café, une 'tite cigarette avec -oui, je sais c'est pas bien !- pour décompresser un peu) . Je regarde ma montre... 10h35 ... l'heure de mes habituelles récrés... sauf que... ON EST MERCREDI !!! je me console vite en me disant que je préfère bosser un mercredi plutôt que faire mes préparations d'instit tous les soirs  (car petite note pour ceux qui ne sont pas du milieu, ou ne l'ont jamais été: un prof, ça a pas mal de boulot à la maison !)
Après ma grosse matinée de formation en comptabilité gestion, je m'aperçois que mon cerveau commence déjà à s'habituer aux termes auxquels il était jusqu'alors complètement allergique. Qu'il est bon de se sentir si exotopique (ça, c'est pour montrer qu'on peut travailler en milieu rural et continuer d'employer des mots compliqués !)
J'ai ensuite préparé une commande. 1) trouver une palette (celles pour la peinture ne sont pas envisageables ici, il faut viser plus gros !) alors que tous les stocks ont été soigneusement rangés et les palettes... empilées ! je finis par en trouver une, qui faisait triste mine, abandonnée dans un coin, loin de ses congénères.
2) ranger précisément 10 cartons de 6 bouteilles dessus de manière à ce qu'ils ne bougent pas pendant le transport (ils ont de la chance, ils partent à Paris -je pense bien me glisser sous les couches de cellophane pour y aller aussi mais je me dis que ça va se voir)
3) envelopper le tout, bien serré, avec un gros rouleau de cellophane (transparent donc !)
Je regarde le tout et me dis que c'est pas mal... sauf que mon guide vigneron vient ensuite m'expliquer que le sens dans lequel j'ai mis la palette ne permet pas de la prendre avec le chariot élévateur et qu'il n'y a pas assez de cellophane... ok, je ferai mieux la prochaine fois !

Cette après midi, rencontre avec un restaurateur qui a eu quelques soucis avec un de nos produits. Ma commerciale m'accompagne et au retour, on se sent telles deux drôles de dames ayant assurées leur mission comme des chefs : échange trés sympa et vente de quelques bouteilles en plus (je dois graver ce premier rdv clientèle dans ma mémoire pour me rappeler dans les entretiens difficiles que ça peut aussi se passer comme ça !)

Donc, ce soir, envie de crier un grand MERCI aux personnes qui me forment à leur métier, aux clients qui paraissent humains et qui me montrent que le commerce c'est avant tout une rencontre, un échange... qui peut se révéler bien sympathique !

ps : monsieur mon guide , quand est-ce que je commence à apprendre à conduire le tracteur ??? s'te plait, s'te plait, s'te plait !

mardi 6 septembre 2011

Jour 4

Aujourd'hui, beaucoup trop d'élèments à vous conter et je n'ai pas encore fini ma journée...
 pffft... demain, c'est mercredi et je bosse ... ah ça ne peut pas qu'avoir des avantages d'avoir quitté l'éducation nationale !
Alors pour un peu plus de légèreté, voici quelques éléments illustrés:
L'instit et son amie la scotcheuse




plan du lieu

lundi 5 septembre 2011

Jour 3

Lundi 5 septembre.

Une grosse pensée aujourd'hui pour mes anciens collègues qui ont vu leur lieu de travail envahi par des petites têtes blondes, brunes, rousses et autres cranes rasés mais avec des dessins quand même !
Mon lundi fut plus calme que si j'avais eu ma classe !
Pas de comptabilité aujourd'hui (j'ai souri ? non, non, c'est une crispation d'un nerf) car ma prof était overbookée.
Par contre, premier jour officiel avec celle qui va m'aider dans le domaine commercial. Le bureau commence à devenir étroit (deux bureaux pour trois personnes, sans compter les autres membres du domaine qui en ont parfois besoin), on pratique donc le partage de bureau (ce qui m'évite de laisser trop de bazar dessus !)
Premier objectif de la journée (mais non prioritaire): récupérer des devis pour des sacs destinés à porter des bouteilles (vive le net, je me demande comment on faisait avant ...) et je tombe sur quoi ? sur un sac double fonction : à la fois sac à main pour madame et si on y ajoute une coque à l'intérieur, cela devient un range bouteille pour monsieur ! je vous laisse admirer la bête :
Ah oui, vin et rugby font apparemment bon ménage, ce n'est pas moi qui vous dirais le contraire de toutes façons !
Bref, cette petite recherche de devis m'aura permis de m'occuper le temps que mes formatrices soient libres.(et ceux qui entendent par là, que je faisais semblant de travailler se trompent... ca peut toujours servir ces devis là !) et puis bon, faut nous comprendre quand on vend des produits à des restaurateurs et qu'on est lundi... et bien c'est plutôt calme !
Nous devons contacter quelques restaurateurs qui avaient des soucis avec des vins afin de prendre un rdv pour en parler. Ma jeune formatrice me dit "je fais le premier et apres tu te lances" (qui ? Moi ? mais pourquoi tu fais ça tellement bien !!! ok, je sais, il faut bien que je me forme, mais cela me rappelle ma première entrée dans l'arène... dans la classe face aux élèves: on sent son coeur battre, on ne sait pas ce qui nous attend -ou plutot on s'attend au pire- et on se demande si on va assurer, si on va pouvoir répondre à toutes les questions, à toutes les attentes...) et bien là, c'était exactement pareil (sauf que mes nouveaux clients ne me demandent pas la permission avant de parler, ni pour aller aux toilettes d'ailleurs... dommage, on s'habitue vite à ça...)
Donc, je sens l'angoisse monter en moi : "et s'il me pose une question sur un vin ? le temps que je cherche la réponse... ca va pas le faire..." Finalement, peu répondent au téléphone et ce sera ma formatrice qui s'en chargera (merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, vraiment, là, je ne me sentais pas prête...) mais ok, défi personnel (parce qu'il faut bien se lancer quand même), demain j'essaie.

Objectif suivant: aller à la poste chercher des enveloppes (j'ai réussi à trouver la poste mais y'avait plus d'enveloppe ! si, si ! par contre la postière en a eu pour ses deniers puisqu'ainsi elle a pu alimenter les ragots du coin "j'ai vu la nouvelle employée du vignoble !" et oui, il en faut peu pour égayer la vie de mes nouveaux voisins !
J'ai également noté que le syndicat des vignerons indépendants (lieu qui nous fournit toutes les capsules qui vont sur les bouteilles) est fermé le lundi (ok, j'attendrais demain pour un nouvel étiquetage !)

Pour finir ma journée, un peu d'artistique : j'ai pour mission de peindre les numeros sur les cuves dans le chai... recherche de typographie cette apres midi... on laisse digérer pendant la nuit et on verra demain...

Aujourd'hui, pas de balades sur l'herbe humide du matin, pas de grains de raisin picoré au gré d'un aller retour... le bureau était mon abri pour la journée. Une petite balade en famille dans la forêt toute proche m'aura donné ma dose de nature... je me sens épuisée par ma journée... comme une rentrée avec 28 loulous déchainés... comme quoi, on ne change pas son rythme biologique comme ça !

vendredi 2 septembre 2011

Jour 2

Vendredi 2 Septembre.

Au programme : numération, atelier de résolution de problème et gestion de groupe.

Pour bien commencer la journée, et échauffer tranquillement le cerveau, petite balade dans les vignes (à 8 h du matin, je précise). Objectif: ramasser 400 baies (des grains de raisins en l’occurrence) pour en faire de la purée et l'apporter pour analyse. Mon guide m'a dit 400 (en réalité 200 chacun) pas une de plus, ni de moins.
Je décide, grâce à mes précédentes expériences en la matière avec mes élèves de CE1, de procéder par groupement: toutes les dix baies, je les mets dans le sac et fais un premier paquet de cent.
Changement de cépage pour la seconde centaine. Tout se passe bien, malgré le fait que mon cerveau soit aussi embrumé par l'heure matinale, que mes chaussures trempées par la rosée (elle aussi matinale). Penser à prendre ma paire de bottes ou mes chaussures de randonnée toujours à portée de pieds, afin d'éviter le désagrément du pied humide toute la matinée.

La plus grande épreuve de ma seconde journée fut ma première approche de la gestion et de la comptabilité. Rencontre avec une femme charmante, assez mal à l'aise au départ de devoir enseigner quelque chose à une instit. J'essaie de me faire discrète, mon carnet de note à la main, tel un chevreuil se cachant derrière une feuille de vigne. Mais assez vite, je me rends compte que si je suis en capacité d'écrire ce qu'elle semble faire, en comprendre les termes est beaucoup plus compliqué. TVA, factures au fournisseurs, factures aux clients, référentiel matériel codé 6 parce que ça relève des biens immobilisés (comprends pas, un tracteur ça bouge pourtant !)
Ok madame, va falloir m'expliquer lentement, longuement, patiemment afin que je puisse intégrer tout ça. 2 heures plus tard , (comment ça ? seulement deux heures ? j'ai mal au crâne et j'ai l'impression d'y avoir passé la journée!) j'abandonne ma maîtresse du jour afin qu'elle puisse faire son travail (parce qu'elle est tellement adorable, qu'elle a tout mis de côté pour ma formation privée !) et je me lance dans la création d'outils qui, je l'espère me permettront de moins galérer à l'avenir en gestion et comptabilité. (les chiffres ne sont pas mes ennemis, les chiffres ne sont pas mes ennemis, les chiffres ne sont pas mes ennemis...)

Les locataires du gîte passent commander quelques bouteilles, je joue à la marchande (ça, j'aime bien !) et les livre à domicile (il faudra d'ailleurs que je pense à vous faire un plan de vignoble pour mieux visualiser mes trajets quotidiens).

Fin de journée, je m'échappe et emmène ma fille rencontrer son instit qui a vraiment l'air ravie d'être dans sa classe à préparer son matériel, tout en me disant qu'elle a lu un article sur les nouveaux instit (qu'il faut entendre comme "personnes passant dans l'éducation nationale, mais s'orientant sur une seconde carrière par la suite"), je la crois sur parole, je comprends bien ces instit fatigués, usés, réduits à l'état de pion... et suis fière d'être de celles qui ont osé le changement.

jeudi 1 septembre 2011

1er jour

Jeudi 1er Septembre.

Je commence aujourd'hui ma nouvelle carrière. Après 6 années dans l'enseignement, ma pré-rentrée sera toute autre. Devenir Vigneronne ne va pas se faire en un jour, ni sans effort.
Première mission: étiqueter . Les étiquettes, ça me connaît, ce ne sera pas la première rentrée où je colle des étiquettes, la seule différence est qu'il ne s'agit plus de cahiers, mais de bouteilles de la cuvée "les pruniers 2001". La quantité également varie : 488 bouteilles !
Ma nouvelle amie: l'étiqueteuse
Soyons honnêtes : une machine (qui devient vite mon amie) met les capsules et colle les fameuses étiquettes. A ma charge de sortir les bouteilles du palox, les laver (et oui, du vin stocké depuis 2001, c'est poussièreux et parfois collant !), les déposer sur un tapis roulant, les récupérer en sortie (avec un oeil sur le bon fonctionnement de la machine: bouteille qui tombe, étiquette qui dérape et se colle en accordéon ou capsule qui ne capsule pas !) , monter des cartons, y installer les bouteilles et envoyer dans la scotcheuse, récupérer les cartons bien fermés (on contrôle aussi le scotchage s'il vous plait !), et on empile les cartons dans un ordre bien précis !
488 bouteilles et quelques 4 heures plus tard, mon débardeur est taché, mon sarouel s'est accroché 3 fois dans la scotcheuse, mais je suis fière de moi ! (note pour plus tard: trouver une tenue qui puisse s'abîmer sans remords, tout en étant présentable si des clients débarquent !)

Mon guide va ensuite m'emmener visiter les différents lieux à connaître: fournisseur de matériel viticole, laboratoire d'analyse, réparateur en tous genres...
L'avantage incontestable de ce métier est qu'on reste trés peu statique: que le vignoble parait grand à mes petites jambes (lourdes en cette première soirée) du bureau au chai, du chai au gîte, du gîte au bureau (comment ? j'ai oublié un tournevis ? je dois retourner à l'atelier ?) -note pour plus tard: acheter un podometre, pour justifier auprès de certaines de mes amies le fait que je n'ai pas besoin de me rendre dans une salle de sport !-

Mission numéro 2 : préparer le gîte afin d'accueillir nos premiers clients (enfin, pas vraiment, ce sont des amis du propriétaire). Cela fait en réalité plusieurs mois que j’œuvre pour l'aménagement de ce lieu non sans aide précieuse. Donc, un dernier coup de serpillère en début d'après midi, un petit bouquet de rose coupé fraichement dans le jardin et hop, c'est prêt !

Le reste de ma journée s'est articulée autour de petites taches administratives, au frais, dans le bureau.

Je pense à mes collègues: eux aussi dans les allers et venues d'aménagement de leur classe, afin de la rendre hospitalière aux nouveaux venus. Ici, personne à qui raconter mes vacances, pas de réunionite aigüe, pas de stress d'effectifs, ni de préparation lourde.
J'ai mes objectifs, je les organise et je me gère et surtout, surtout, je n'ai pas à faire le guignol devant mes grappes de raisin ou devant mes bouteilles  pour leur expliquer que c'est dans leur intérêt que je suis là. Quoique, je devrais peut être...