vendredi 21 octobre 2011

Vendredi ...

Pour la plupart de mes anciens congénères, aujourd'hui est un jour particulier... A 17h, la plupart pouvaient se regarder en souriant, en lachant un soupir et un gros "Bonnes Vacances !", et pour moi, point de répit cette année !
Mais je ne regrette toujours pas mon choix, je n'éprouve pas cette fatigue nerveuse, ce manque total d'énergie qui pointe le bout de son nez aprés plusieurs semaines passées avec des dizaines d'enfants, qui sont eux, en pleine forme, des dizaines d'heures nocturnes à préparer la classe.... non, vraiment.. aucun regret !
De l'énergie, j'en ai plutôt à revendre (ben oui, j'suis une commerciale maintenant !héhé), des idées plein la tête qui viennent avec ce sentiment de liberté d'action que je peux avoir en mon nouveau lieu. Et comme tout ça... c'est bon, c'est motivant, c'est gratifiant ! Ah la joie de voir ses idées se concrétiser, de voir sa tache s'accomplir.. Il me manque de passer plus de temps dans les vignes et dans le chai, que ce doit être bon de goûter son premier vin...
Je pourrais déjà me dire que le prochain millésime aura un peu de moi.

Mais parlons plutôt de ma journée:
Ce matin, j'étais tranquillement installée dans mon bureau cherchant de quoi rendre pédagogique une visite du vignoble: et hop, création d'un jeu de piste à travers le domaine, et hop envie de recevoir des scolaires et me voilà en train de préparer les fiches de préparation pour les enseignants : objectifs en sciences: observer la croissance des végétaux, arts visuels: utiliser les bouchons de liège comme outil (attention, j'ai même prévu des activités différentes suivant les âges !), histoire de l'art "le vin dans l'art, de l'antiquité à nos jours" (là, j'ai encore un peu de boulot parce que c'est tres tres riche ! mais ça fait plaisir de voir que je ne perds pas tous mes réflexes ancestraux !)
.. lorsque mon guide intervient et me dit "On a besoin de toi pour conduire le tracteur" "ok" dis-je, "oups" pensais-je ! mais allez n'ayons pas peur... je suis vite rassurée par le fait que je n'ai pas à passer entre des rangs de vigne, mais à les longer. La petite nouveauté est que j'ai une remorque accrochée à mon tracteur (oui, mon ami le tracteur), remplie de piquets de bois et de deux hommes courageux qui vont s'amuser à jeter ces javelots hors de la remorque.
Dans la réalité, cela ne s'est pas passé comme ça. J'ai bien conduit le tracteur, j'ai même fait des demi tours ! enooooooorme ! et sans que l'angle de la remorque ne touche le tracteur alors que je tourne à 90°... bon, faudra que je prévois un schéma, ce sera plus parlant !
Non, ce qui etait différent, c'est que les hommes sont descendus de la remorque et marchaient à coté du tracteur, prenant les piquets (que dis je... les troncs !) sur les épaules pour les déposer délicatement au bout de rang . Pourquoi faire ? eh bien, afin de préparer le palissage des jeunes plants qui attendent d'être un peu cadrés pour pousser droit ! Ces piquets, placés aux extrémités des rangs vont etre reliés par de gros cables, ou d'autres piquets intercalaires viendront aider et les vignes s'accrocheront dessus... simple non ?

Je ne peux m'attarder plus longtemps à vous conter mes aventures, ce soir, je pars à la rencontre de mes homologues vignerons pour un repas de fin de vendanges...
Pour la peine, je me suis mis mes habits de citadine, j'espère que ça passera dans le décor... (ne vous moquez pas, je ne connais pas encore tous leurs us et coutumes moi !)

mardi 18 octobre 2011

Ah, le travail comme autrefois...

Aujourd'hui, mardi... Ma journée commence par la rédaction du livret d'accueil du gîte: le petit mot de bienvenue des hôtes, le descriptif, le mode d'emploi de certains éléments, les loisirs aux alentours... J'étais inspirée ce matin, alors ça m'a pris 3 heures, mais  j'aime bien le résultat. Et si vous êtes plus curieux que ça et que vous voulez le lire... il suffit de venir ! héhé... Le commerce devient ma seconde nature on dirait !
Cela fait quelques jours que je suis "enfermée" dans le bureau. j'ai envie de changer un peu d'horizon et nous recevons enfin le lot de cartons qui va me permettre de retaquiner un peu l'étiqueteuse.
Mais c'est que la bougresse m'a boudé sévèrement, genre t'es pas venue me voir depuis au moins de deux semaines, alors va falloir m'apprivoiser! Tout, elle m'a tout fait (enfin, j'exagère, ce n'est pas qu'elle, elle s'est trouvé des alliés de taille !) Qui n'a jamais connu de séance d'étiquetage aura du mal à comprendre mon ressenti, mais je vais tout de même essayer de vous décrire tout ça (Oh Marie, comme j'ai pensé à toi et comme tu m'as manqué sur ce coup là!)
Donc 14h08, je me poste face à la bête, me remémorant tout ce qu'il y a à faire:
- préparer les cartons en inscrivant le millésime dessus: ok
- installer le rouleau d'étiquettes dans la machine en passant bien le truc dans le machin et règler la hauteur des étiquettes: ok
- mettre les bonnes capsules au bon endroit, appuyer sur "on" pour le capsulage: ok
- mettre en route le compresseur et vérifier qu'il est bien relié à l'étiqueteuse: ok
- régler la scotcheuse par rapport à la taille de mes cartons (après avoir cherché désespérement la rallonge pendant 23 minutes) :ok
- préparer un tas d'intercalaires qu'il faudra mettre entre deux couches de bouteilles dans les cartons: ok
- commencer à dérouler le film plastique sur la palette pour caler les cartons: ok
- mon guide me descend le pallocks contenant les bouteilles à étiqueter: ok (allez, je suis même optimiste en lui lançant un "il ne reste que celui là ? allez, vas-y, je vais tout le faire" ... 600 bouteilles pour info !)

Bien, tout est prêt, allons y (gaiement)
........
....................................
Sauf que...
Première bouteille: capsulage ok, étiquetage... moyen.... c'est à dire que l'étiquette colle pas ... pourtant c'est censé être autoadhésif ce truc là... Bon, frottons un peu dessus, ça va faire adhérer... et envoyons la suite.. 2, 3, 4, 5, 6 ... Ca va toujours moyen, mais je redonne un coup sur chaque bouteille et ça a l'air de tenir.
Je prépare un carton, le charge de mes bouteilles et ploup, les étiquettes se redécollent .... grrrrr (léger), j'appuie plus fort et lance le carton dans la scotcheuse... il n'en sortira pas .. tous les rouleaux (inférieur et supérieur) se sont emmêlés, je galère à sortir le carton en dévissant tous mes réglages et finis par couper le scotch au couteau.. et mon carton est foutu.
Je retente une deuxieme fois , parce que je suis un peu têtue quand même et... c'est pire... grrrrrrr (moins léger)
Ok, je débranche tout... sors une bonne vieille scotcheuse manuelle et me voilà partie dans le montage de mes cartons à la main, un par un...
Je relance un lot de bouteilles, capsulage tout bon et là, les étiquettes s'emballent (forcement vu qu'elles n'adhérent pas à la bouteille, elles partent dans tous les sens et le peu de colle qui reste fait qu'elles vont se loger dans des endroits improbables...) résultat: plusieurs étiquettes gachées, beaucoup de gros mots en plusieurs langues et envie de pleurer de rage.
Respire, respire... je récupère quelques étiquettes, attrape mes bouteilles capsulées et colle les étiquettes une par une en frottant bien fort sur chacune d'elles, je les loge dans leur carton que je referme à la main et que je scotche. Et hop 3 cartons sur ma palette et il est ... 15h07 ... re-gros mots... et puis je me force à relativiser: de toutes façons , il faut que je le fasse, alors soit je le fais en ralant, soit je me calme. J'ai choisi la deuxieme option et je me suis convaincue de "oui, ça pourrait être beaucoup plus rapide, toutefois, tu vois, comme ça, comment ils travaillaient avant l'invention de l'étiqueteuse. "
Zen donc... l'étiqueteuse voyant là que son stratagème de bouderie en règle n'a pas fonctionné sur ma personne décide d'en rajouter une couche et n'envoie plus les capsules sur mes bouteilles. AH mais c'est qu'elle a rencontré plus têtue qu'elle (la garce !), et je décide donc de placer moi même avec mes petites mains (tiens, c'est drôle ça, j'aurais aimé en avoir 5 de plus aujourd'hui, ça m'aurait bien arrangé..) les fameuses capsules sur les bouteilles.
2 heures plus tard,
Sophie: 168 bouteilles étiquetées
L'étiqueteuse: 4

Je ne sais pas pourquoi, mais cette victoire me reste quand même un peu en travers de la gorge...

mardi 11 octobre 2011

Mardi... économie !

Au programme aujourd'hui:
Suite de l'analyse des dépenses et recettes. Outch... pensais je en arrivant dans le frais bureau ( à croire que les femmes sont comme le bon vin, on les conserve mieux dans des endroits frais !)
Et puis, finalement, je me mets à dompter les chiffres qui me paraissaient si rebelles. Toujours pareil "on a peur de ce que l'on ne connaît pas." et en apprenant à se connaître, on se comprend mieux, on s'apprivoise ... Ah mes amis les chiffres, je vis avec vous, je frissonne en voyant les dépenses (ouf, ça ne sort pas encore tout à fait de mon porte monnaie, mais si je veux un jour, peut être, éventuellement augmenter mon salaire... je dois quand même me sentir concernée.) , je souris en voyant les entrées d'argent ... Tous ces nombres dansant la gigue avec leur intitulé et leur code de référence à 8 chiffres, ils sont mignons finalement, ils m'apprennent tellement de choses et bien qu'ils paraissent sauvages, je dois pouvoir les maîtriser, les faire évoluer.
Mon  tableau tout beau tout neuf est fini en fin de matinée, tout y est plus clair, plus simple, plus compréhensible pour le simple des mortels.
Et voilà que je me mets à relever les dépenses les plus importantes du vignoble et à m'interroger sur leurs pertinences. Je me lance dans une enquête "qu'est-ce que c'est exactement "frais d'ent.mat.vit." ? hum , hum... entreprise matifiant vite ? ça m'étonnerait... aaaaaaaaaaah, entretien matériel viticole (bien plus logique en effet) et qu'est-ce que ça englobe tout ça ? hum .. hum ... (re) ..."
et je me surprends à décortiquer chaque zone de compte, afin d'en comprendre les rouages... ouf, le téléphone m'a à peu près laissée tranquille cette apres midi et j'ai pû avancer dans ma quête du "comment économiser quelques sous en grapillant à droite à gauche"
Donc, je relève, j'analyse et je propose (oui, messieurs, dames, je n'aime pas rester dans les critiques stériles du genre "oulalala, on dépense trop là") des solutions (enfin d'abord il faut que je les cherche)
Beaucoup de dépenses en frais postaux: une machine à affranchir ne serait elle pas intéressante ? ok, rdv pris avec une commerciale pour qu'on évalue tout ça !
trop de frais de téléphone ? on regarde bien tous les forfaits et on compare...
l'electricité ? faut investir dans des ampoules à économie d'énergie !

petit à petit l'oiseau fera son nid... et on y arrivera !

lundi 10 octobre 2011

Encore un lundi !

Un lundi... ça démarre en douceur...
Parce que le lundi, l'aspect commercial est plus calme: la plupart des restau étant fermés le lundi...
Plus tard, quand je serai grande, je gérerai la compta et donc, le lundi ce sera compta et gestion et un maximum de secrétariat (et oui, encore une passerelle entre mon nouveau job et mon ancien: la polyvalence !)
Mais donc, pour l'instant, mon lundi est calme...Alors j'en profite pour mettre en place des outils qui me serviront pour les jours où, justement, je n'aurai pas le temps : pas le temps de préparer un publipostage: ok, j'imprime les enveloppes des prochains salons, je plie les 400 lettres en trois et je les glisse avec la bonne invitation dedans. Pas comme la dernière fois où j'ai dû avec l'aide de ma comptable, réouvrir toutes les enveloppes parce que j'avais mis dedans les invitations pour un salon dans le sud est pour des personnes qui habitent à Lille.
Je trie les mails, j'imprime les documents importants: les analyses des labos et les compte rendus des oenologues.
Voilà, voilà... que vais je faire maintenant ? Admirer les jolis petits sacs à bouteilles en toile de jute que j'ai fait faire en échantillon en rêvant que je passe commande bientôt parce que, franchement, ils sont trop beaux !...
Oh, mais tout de même, il est déjà midi...
13h.... 15 (ok, un petit rab' d'un quart d'heure le temps d'une sieste ne fait pas de mal et je considère que je suis beaucoup plus efficace une fois reposée plutôt qu'endormie toute l'après midi, non ?) Donc... me voici dans le bureau et là, mon guide me lance un grand défi : "penses tu que tu pourrais créer un doc qui permette une analyse des dépenses et des rentrées d'argent de tout le vignoble ?" Je dois avouer que cela fait plusieurs jours que j'y pense. On vend, on passe des commandes, on négocie quand on achète, quand on vend... mais finalement quel est le prix de revient d'une bouteille ? Toutes charges comprises (y compris l'électricité dépensée pour prendre la température du vin dans la cuve !)
Allez je me lance, j'ouvre le (gros) cahier relevant les exercices comptables des années passées et je commence à lire... les chiffres sont mes amis, les chiffres sont mes amis... bon... euh... oui ... trés bien..... bon, je vais photocopier tous ces documents pour pouvoir écrire dessus... voilà, c'est mieux... enfin, j'y comprends toujours pas grand chose mais je suis sûre qu'avec beaucoup de pensée positive , ça peut marcher...
Déjà, je vais barrer tout ce qui ne m'interesse pas... et hop, les exercices des trois dernières d'années (ah, déjà, il ne reste plus qu'une seule colonne à comprendre).... investissement, actifs immobilisés... dettes... crédit ... oh punaise, j'ai l'impression de découvrir les secrets de l'entreprise... considérant comme secret, ce à quoi je ne m'étais pas encore interessée finalement... Ok, je reprends donc et finit par décréter d'un air trés sûre de moi "Guide ? je pense que le plus judicieux serait de présenter dans ce tableau que les charges dont nous avons la maîtrise!" "Oui, bonne idée" (super, parce que les autres, je ne les comprends pas ! )
Mais quelle heure est-il ? 17h28 ... les chiffres m'ont absorbé... incroyable... et j'ai même pas mal à la tête.
Trés bien: je laisse le dossier sur mon bureau et demain, à la première heure, je classe tous ces nombres dans un joli tableau tout beau, tout neuf...
J'ai vraiment l'impression de faire quelque chose d'utile dont les fruits vont se récolter vite (pas besoin d'attendre que les nombres passent leur évaluation de 6eme pour savoir si ils ont eu de bons instit en primaire..), créer un outil qui va nous permettre d'anticiper les dépenses, de mieux les organiser en évitant les trajets répétitifs dans les villes les plus proches...
Waouh, je m'épate toute seule avec ce sens de l'organisation ! ... et ma foi, c'est plutôt agréable !

jeudi 6 octobre 2011

la maîtrise des engins (2)

Jeudi ...

Roulement de tambour.... tagadagadagada... aujourd'hui, j'ai conduit un tracteur ! siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Ah, je dois l'avouer, on se sent plutôt ... fort et à la fois minusculement petit dans cet engin dont la roue nous arrive aux épaules.
La preuve, tout de suite en image:

Oulala...que je me sens petite!  
Alors... c'est simple (si je n'avais pas cette boule au ventre qui me rajeunit à l'époque où j'ai pris ma première leçon de conduite automobile !)
Il y a un frein à main, jusqu'ici tout va bien.
Une pédale de frein (enfin en fait deux mais elles sont accrochées ensemble donc ça revient au même), jusqu'ici tout va bien.
Une pédale d'embrayage (génial, elle est à gauche, comme sur les voitures), jusqu'ici tout va bien.
Une pédale d'accélération (un peu dure certes mais...) jusqu'ici tout va bien.
Un volant : Ok. Jusqu'ici tout va bien.
A ma droite, le levier de vitesse. Jusqu'ici tout va bien.
Sous mon siège, près du frein à main (visible sur la photo...) mais qu'est-ce que c'est ? un autre levier de vitesse ! mais enfin, quelle idée ! Pourquoi faire ??? jusqu'ici... ça ne va plus...
petite pause explicative (comment ça : pause ? tu n'avais même pas commencé à rouler !) donc: le levier sous le siège sert à choisir la vitesse en fonction de l'activité : H (High) quand on veut aller vite (relativement vite, je vous rappelle qu'on est quand même dans un tracteur), M (Médium) pour aller moyennement vite(genre entre les pieds de vigne quand il y a une remorque derrière), L (Low) pour rouler au pas (en tractant des charges trés lourdes), le levier de vitesse près du volant à gauche a 4 vitesses qu'on actionne comme pour une voiture (donc ce qui nous fait 3x4 = 12 vitesses en tout !)
Bon, je me détends... ça va aller...
Mais là, mon guide me montre un autre levier de vitesse "le plus important" dit-il. Ah.. merde...moi qui trouvais que j'avais déjà assez à mémoriser comme ça...
"Celui là permet d'aller en avant, quand on le pousse vers l'avant... et en arrière quand on le tire vers l'arrière... mais doit toujours être au point mort quand on s'arrête" ah d'accord. Ce qui multiplie encore par 2 le nombre de vitesses de l'engin.
"Tourne la clé" ("non, j'ai peur")
broubloudoumbroubloudoum... fait le moteur en me faisant sautiller sur mon siège.
"Passe ta vitesse" (ah zut, laquelle ???- ok, sous le siège, puis à droite, puis en avant !")
"et maintenant, accélère" (AAAAAAAAAAAAAAHHHHHH....)
Oh, c'est marrant , ça part tout doucement... et un tour de rond point ... yeah, trop bien, le sourire revient...
"et maintenant prends là, entre les arbres" (comment ça ? là il y a de l'herbe ? et des cailloux ?) Je respire, prends sur moi (non je ne suis pas une angoissée du volant.. une pauvre petite citadine qui a peur des véhicules plus gros qu'elle) et hop à gauche après les arbres (youhou, ça penche... un peu) ok, on accélère, changement de vitesse et zou, nous filons à travers champs, je respire un peu, tout danger a l'air écarté... ouh mais que vois je là bas au loin ? Des vignes ! (et comme je le vois venir mon guide avec ses gros sabots, enfin.. ses grosses bottes plutôt...) "là, tu tournes à droite et .... FREINE !" ouf, les pieds de vignes ont eu chaud..."maintenant tu redresses ton tracteur et tu passes entre les rangs (3mètres de large)" gloups, ok, j'y vais... tranquillement...
La manoeuvre a bien réussie. Y'a juste un petit détail qui me chiffonne, c'est que je vais devoir conduire la semaine prochaine (pour de vrai cette fois ci, pour travailler quoi !), dans des rangs de vigne espacées de 2m50 !!! Je vais donc vous laisser... me mettre au yoga pour gérer mon stress et jusqu'ici... tout ira bien!

mardi 4 octobre 2011

Vendanges... vent d'ange !

Que le temps passe vite, que les journées sont courtes... certains disent déjà "ah oui, forcément, ça te change de ta vie d'instit à 6 heures/ jour et ses vacances incessantes... et les grèves ...et les récrés..." Oui, effectivement, ce n'est pas le même quota horaire. Mais c'est autre chose aussi. et je rappellerai juste à ceux qui trouvent que le boulot d'instit est un travail de fainéants planqués, qu'ils sont invités à venir dans une classe, juste pour voir combien de temps ils tiendraient!

Après ce petit coup de gueule (de loup), revenons à nos moutons (pas de panurge)..
Lundi fût marqué par ma première journée de vendanges mécaniques.

Lever : beaucoup trop tôt (la preuve : il fait nuit, ce qui prouve bien que mon métabolisme n'est pas fait pour être debout et opérationnel), mais par chance, il fait trés doux.
Nous avions tout installé la veille pour être prêt au plus tôt, et voici donc la bête dont je vais être responsable:
ceci s'appelle un fouloir.

Ma mission: (si je l'accepte) est de diriger le conducteur du tracteur sur lequel est installée la remorque chargée de raisin afin que la sortie de la remorque arrive pile poil au dessus de mon engin.
Ensuite, on ouvre et le contenu de la remorque se déverse dans le fouloir. A cet instant précis (et attention, ça va vite: je dois appuyer sur un bouton (noir) à ma gauche pour mettre en route le fouloir, puis sur un bouton noir à droite pour activer l'évacuation du jus ainsi récupéré afin que celui ci parte dans le gros tuyau rouge relié à une cuve à l'intérieur du chai. Simultanément, je dois placer deux pelles sur le prolongement du haut du fouloir (debout, croisées) afin d'eviter que les baies s'échappent sur le côté. Simple non ? un peu trop, alors on va rajouter à celà le fait que je doive surveiller le niveau de remplissage du fouloir afin de crier "STOOOOOOOOP" au chauffeur du tracteur qui devra arrêter l'envoi du contenu de la remorque en cas de besoin, qu'il faut également surveiller le niveau de remplissage des deux seaux posés au sol afin qu'ils ne débordent pas (quand le niveau arrive à la limite, je dois appuyer sur un autre bouton qui déclenchera la pompe qui aspirera le contenu du seau.
bref, si j'avais 6 bras et 3 cerveaux, ce serait plus aisé.
Comme je me doute que tout ceci n'est pas trés clair, voici quelques images:
Regardez au fond.... Il fait nuit !!!








La vendangeuse arpente les rangs de vignes, secouant chaque pied afin d'en récolter les fruits...

Une fois pleine, elle vide son contenu dans cette remorque (qui a un nom particulier que j'ai déjà oublié... faudra redemander à mon guide...), la remorque me rejoint ensuite devant le chai...

ici, vous pouvez voir, après utilisation: les baies sont passées dans le fouloir, on en voit dans le bac en dessous...

Il manquerait des photos de l'action , pelles croisées, appuyage de boutons etc... mais là, tenir en plus un appareil photo dans mes mains relevait vraiment de l'impossible !

Les vendanges sont terminées, il est 10h14 ... ma journée habituelle peut commencer !